Développement durable
& Responsabilité sociétale des entreprises
La question de la contribution de la RSE aux ODD a été étudiée par la Plateforme RSE, structure intégrée à France Stratégie.
Quelle est-elle ?
Quelle territorialisation du développement durable ?
C’est-à-dire, comment peuvent concrètement se mettre en place les enjeux du développement durable dans les territoires ? Le développement durable qui se définit par les 3 piliers, Économie, Social, Environnement, avec les dimensions de préservation des ressources (et donc de la nature) et de temps long (générations futures).
C’est le concept de “durabilité“ ou “soutenabilité“ (pour ceux qui partent de la traduction du concept en anglais) que de nombreux scientifiques ont tâché de définir, et de développer en fonction de leurs champs de recherche.
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Le développement durable est “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »,
Citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987).
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Le but des politiques publiques, régies par des lois est bien d’envisager cette application aux différentes échelles : mondiale (ONU), européenne (Union Européenne), nationale (France), et échelles décentralisées (Régions, Départements, EPCI, communes), zonages (bassins d’emplois, zones d’activités économiques) et tout au bout de la chaîne, les entreprises.
Des Objectifs du Millénaire aux Objectifs du développement durable
"Les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) forment un plan approuvé par tous les pays du monde et par toutes les grandes institutions mondiales de développement. Ils ont galvanisé des efforts sans précédent pour répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde" (ONU)


En 2015, les Objectifs de développement durables (ODD) sont venus remplacer les Objectifs du Millénaire.
L’ONU a en effet, redéfini les grandes orientations mondiales en matière de développement durable. En effet, celles-ci n’avaient pas été atteintes et ne reflétaient pas suffisamment le concept. Y sont ajoutées des objectifs : on passe de 8 ODM à 17 ODD environnementaux, économiques, et sociaux.
​​​​​​​​​​​​​​​​​Ces 17 ODD sont déclinés en 168 cibles qui sont des actions prioritaires, et peuvent être évaluées par 244 indicateurs. La France a adapté ces indicateurs en n’en retenant que 98 d’ordre macro-économiques.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​
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Car la finalité est bien de parvenir à une société ayant un mode de fonctionnement durable ; et cela passe par la transformation du monde économique. Tout l’enjeu est donc de parvenir à construire des outils performants pour les entreprises qui façonnent les modes de consommation.
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La Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a été définie officiellement par un texte de Référence qui date de 2014. Une norme internationale, ISO 26 000 entend donner les orientations stratégiques pour y parvenir.
Un autre concept est apparu à côté de celui de la durabilité : celui de “soutenabilités“.
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Nuances sur le concept de développement durable
Nous pourrions préciser que selon nous, le concept de développement durable prendrait bien en compte les 9 limites planétaires, en raison de sa définition même basée sur les trois grands enjeux qui sont sa finalité même :
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la préservation de l’environnement et donc les équilibres des éco-systèmes à préserver des effets négatifs des activités anthropiques,
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un respect de la vie humaine et donc amélioration des conditions de vie globale,
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une activité économique viable qui permettent à cette société de se développer et des prospérer.
Simplement, les avancées scientifiques apportent des éléments qui permettent de préciser ce concept de développement durable, non seulement les enjeux à préserver, mais aussi et surtout les orientations concrètes à y apporter : on est ainsi passé des OMD aux ODD, qui eux aussi seront probablement ajustés, affinés, améliorés d’ici 2030.
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De ce fait, si les ODD ne prennent pas en compte les 9 limites planétaires dans leur application concrète en orientations (17 objectifs déclinées en 169 cibles), le concept de Développement durable, lui les inclut tout de même ainsi que tout autre « nouveaux apports » scientifiques, théories qui visent les 3 finalités et d’autant plus le pilier de l’environnement.
Même si on peut évidemment parler de soutenabilités pour faire référence à cette évolution. C’est bien la traduction stratégique qui évolue dans le temps.
ODD et RSE : une même finalité, deux démarches
La Plateforme RSE interroge donc dans ses rapports les liens entre ODD et RSE :
Quelle contribution de la RSE aux ODD ?
Quels enjeux clés de la mobilisation des entreprises aux ODD ?
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Si les Objectifs de développement durable (ODD) et la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ont pour finalité commune de contribuer au développement durable, ils se distinguent cependant par leurs démarches. Cette distinction est précisée par la Plateforme RSE :
« Les ODD sont une déclinaison opérationnelle de la théorie onusienne des biens publics mondiaux et s’adressent à tous les acteurs, alors que la RSE concerne les entreprises. »
(Plateforme RSE, 2024).
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Nous avons représenté les observations de la Plateforme sous le schéma suivant :

La Plateforme RSE explique cependant la relation entre les deux :
Les ODD doivent être considérés comme des « repères dans toutes les étapes de la définition d’une stratégie RSE » contribuant ainsi à « stimuler la réflexion et la stratégie RSE de l’entreprise » (Plateforme RSE, 2018).
« Pour les entreprises, les ODD sont un cadre de référence universel permettant d’interroger les stratégies et leurs pratiques à l’aune d’un mouvement mondial en faveur du développement durable. » (Plateforme RSE, 2024)
Ainsi, les ODD doivent être appropriés par les dirigeants des entreprises qui les intègrent à leur gouvernance interne et externe pour déployer dans la stratégie globale de leur structure.
Et dans les cas concrets, plusieurs cas de figure ont été observés.
Intégration des ODD par les structures et prise en compte des impacts
On distingue deux démarches, dont la seconde se décline en deux attitudes.
D’une part les entreprises peuvent s’approprier les ODD en les intégrant à leur cœur de métiers : ils redéfinissent les missions, les compétences, les process.
D’autre part les entreprises peuvent adopter une « approche systémique » qui se décline en deux démarches qui vise à analyser et vouloir traduire la relation et les impacts de leurs activités sur la société : la première approche extérieure est le fait pour les responsables de cibler des ODD, essentiellement environnementaux relatifs au changement climatique, et de tâcher de réorienter leurs missions, leurs actions, leurs activités pour y répondre ; la seconde est la « démarche introspective » par laquelle la structure analyse sa contribution aux besoins de la société pour tâcher d’y répondre.
La mesure de l’impact est complexe : les scientifiques ont multiplié les analyses.
La définition de la chaîne de valeurs de l’impact réalisée par l’AVISE et le Labo ESS a été inspirée des travaux de Michael Porter. Elle permet de décrire les différentes étapes de la production de biens ou de services d’une entreprise, dans une analyse systémique qui intègre les parties prenantes internes (salariés) et externes (travailleurs des partenaires), la contribution de cette production de biens ou de services, et enfin les impacts sociaux, environnementaux et économiques de cette production.
Ceux-ci se veulent mesurables par les indicateurs définis par l’entreprise elle-même, qui peut s’inspirer des indicateurs existants.

C’est en quelque sorte l’étape qui précède une analyse plus détaillée des référentiels de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
Dans son rapport, la plateforme RSE interroge donc la contribution de la définition des RSE aux ODD.
En laissant de côté toutes pratiques de greenwashing et toutes autres formes d’affichage sans réelle volonté de contribuer aux changements de pratiques internes et donc des conséquences néfastes sur l’environnement, les indicateurs de RSE définis par les entreprises ne peuvent contribuer qu’indirectement aux ODD, même ceux ciblés par la structure.
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Ceux-ci sont en effets globaux, et restent comme mentionnés dans le rapport des orientations, des repères, des cadres de références. Ils ont vocation donc à se mesurer au niveau des Etats. C'est donc la somme concrète de l’ensemble des indicateurs et des mesures aux différentes échelles infra-étatiques qui donneront la contribution de chaque Etat qui produira un effet significatif.
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Ainsi, si les indicateurs de RSE sont en accord avec les conséquences directes de la structure, des solutions apportées localement par les différentes politiques publiques pour les résoudre, elles permettront à termes de contribuer aux ODD.
Ainsi se pose la question des relations entre tous les concepts et dispositifs mis en place pour atteindre une harmonie entre les 3 piliers du Développement durable.
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Bibliographie
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AVISE, 2023, Évaluer mon impact environnemental, https://www.avise.org/developper-mon-activite/selon-mon-besoin/evaluer-mon-impact/comment-evaluer-mon-impact/evaluer-mon
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AVISE, 2023, Impact social, utilité sociale : de quoi parle-t-on ?, https://www.avise.org/comprendre-ess/impact-social.
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INSEE, Développement durable, Définitions, https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1644.
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Le Labo ESS, Chaîne de valeurs de l'impact, https://www.lelabo-ess.org/chaine-de-valeur
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Objectifs du Millénaire, un.org.
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Plateforme RSE, 2018, RSE et objectifs de développement durable, France Stratégie.
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Plateforme RSE, 2024, RSE et ODD, France Stratégie.