Ecologie Industrielle et Territoriale : définitions
L'Ecologie Industrielle Territoriale (EIT) est LE pilier par excellence de l'approche territoriale de l'économie circulaire.
Il se décline à des échelles différentes.
D’où vient l’EIT ?
L’Écologie Industrielle Territoriale provient de la combinaison de deux expressions, qui au cours des années sont devenues des champs scientifiques :
Ces deux champs avaient en commun comme étude la connaissance des flux et des stocks de matières et d’énergie ainsi que l’organisation des relations sociales entre les acteurs qui génèrent ces flux.
Finalité : comptabilité des activités humaines en interaction avec la biosphère, en s'inspirant du fonctionnement des écosystèmes.
L’EIT englobe un champ plus vaste que les deux champs scientifiques dont il découle : ne se cantonne plus aux industries.

Pourquoi ?
Les scientifiques analysaient l’évolution des extractions des ressources naturelles dans les pays développés et observaient une augmentation considérable de l’extraction des ressources naturelles.
On estime que l’augmentation d’extraction des ressources entre 1980 et 2008 s’élève à +80%, essentiellement des matières non renouvelables.
Il apparaît donc nécessaire de mettre en place des mécanismes de stagnation voire de diminution des consommations des ressources naturelles dans les pays riches.
A l’échelle européenne, une Feuille de Route sur l’utilisation efficace des ressources a été élaborée en 2011.
« Les politiques publiques promeuvent le développement de l’écologie industrielle et territoriale, qui consiste, sur la base d’une quantification des flux de ressources, et notamment des matières, de l’énergie et de l’eau, à optimiser les flux de ces ressources utilisées et produites à l’échelle d’un territoire pertinent, dans le cadre d’actions de coopération, de mutualisation et de substitution de ces flux de ressources, limitant ainsi les impacts environnementaux et améliorant la compétitivité économique et l’attractivité des territoires. »
(Article 70, TECV, 2015)
Les lois Anti-gaspillage et Économie circulaire de 2020 ainsi que la loi Climat et Résilience de 2021 qui amorce ainsi une économie de véritable transformation des modes de vie.
L’article 109 de la loi AGEC (2020) modifie le Code général des Collectivités territoriales dans son Livre II :
« La coordination et l’animation des actions conduites par les différents acteurs en matière d’économie circulaire, notamment en matière d’écologie industrielle et territoriale. (...)
Il définit également les orientations en matière de développement de l’économie circulaire, notamment en matière d’écologie industrielle et territoriale. »
L’EIT devient dans ce contexte une démarche incontournable.
Plus récemment, l’EIT fait partie intégrante du Référentiel du programme Territoire Engagé Transition Écologique (TETE).
Enjeux, objectifs, définitions
L’EIT peut être considérée comme : « une des stratégies mobilisables pour optimiser les modes de production et réduire ainsi la pression sur les ressources » (Commissariat Général au Développement Durable, 2014).
C’est ainsi une réponse locale et collective à l’optimisation des ressources et à la conciliation entre développement économique et un meilleur usage des ressources, et permet aussi un ancrage des activités et de l’emploi dans les territoires.
L’objectif est de créer des synergies entre tous les acteurs du territoire. Comme le précise Synapse, le groupe de travail du réseau qui lui est dédié, les valeurs d’une économie nouvelle reposent sur la coopération, l’entraide, le soutien, le partage.
Écologie Industrielle Territoriale & Économie circulaire
L’EIT est un des 7 piliers de l’Économie Circulaire : c’est la dimension territoriale de la circularité de l’économie, basée sur l’optimisation des ressources via une approche systémique.
L’EIT repose sur la « quantification des flux de ressources (matière, eau, énergie…) et l’optimisation de leur utilisation dans le cadre d’actions coopératives territorialisées et innovantes. » (Commissariat Général au Développement durable, 2014).
Tout comme l’écologie industrielle et l’écologie territoriale dont il est issu, l’EIT étudie la provenance et la destination des flux pour identifier et développer les synergies inter-entreprises. Elle permet une mobilisation de nombreux acteurs autour d’une gouvernance partagée.
L’EIT s’applique :
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à plusieurs échelles : entre entreprises, Zone d’activités, Zone Industrielle, port maritime, bassin d’emploi, Commune, EPCI, Région, Département, etc.
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à plusieurs territoires : urbain, périurbain, rural…
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intègre les symbioses industrielles en tant que mode d’organisation inter-entreprises : partage d’information, d’équipements, de services, de matière … Selon deux principaux modes de de synergies, la substitution et la mutualisation :
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Synergies de substitution de ressources : échange de flux de matières et d’énergie entre structures (déchets, sous-produits, effluents, énergie…)
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Ex : valorisation d’un excédent de chaleur à l’échelle de deux ou plusieurs entreprises proches …
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Ex : réutilisation de fûts, se caisses d’une entreprise à l’autre.
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Synergies de mutualisation de ressources : matériel, espaces (salles de réunion, lieux de stockage, etc.)
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Ex : création d’une station de lavage mutualisée et collaborative de bouteilles, gobelets, bocaux, vaisselles, fûts et autres contenants alimentaires destinés au contact alimentaire.
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Synergies de mutualisation de services : rationaliser les moyens mis en œuvre pour faire des économies.
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Ex : achat groupé de gaz et d’électricité par un collectif d’une quinzaine d’entreprises
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Ex : collecte mutualisée de palettes.
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Activités innovantes.
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Ex : Toiture végétalisée 100% recyclée : matériaux naturels issus des filières locales de réemploi et de recyclage.
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Écologie Industrielle Territoriale & projets territoriaux de développement durable
Si l’EIT répond directement aux enjeux du développement durable, s’accorde et peut s’intégrer dans, voire intégrer certains dispositifs territoriaux de développement durable existants, il existe néanmoins de légères différences dans les approches.


Contribution de l'EIT au Développement durable
Si on devait schématiser la contribution de l'EIT au développement durable, on pourrait ainsi reprendre les trois piliers et y associer les impacts positifs de la démarche territoriale de l'Economie circulaire.
Sources :
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ADEME, 2022, Écologie industrielle territoriale, Réconcilier développement économique et préservation des ressources, Clés pour agir.
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Commissariat Général au Développement durable, 2014, Écologie Industrielle Territoriale, Le Guide pour agir dans les territoires.
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OREE, ADEME, 2024, État des lieux de l’EIT, synthèse thématique.
